Kathy était enseignante en Californie lorsqu’elle se sentit appelée à partir en Chine, ce qui ne manqua pas de la surprendre. Elle ne s’intéressait pas à la Chine et n’avait pas d’amis chinois. Mais l’appel était clair. Six mois plus tard elle enseignait l’anglais dans une sombre ville industrielle du nord du pays. Une ville affreuse, dominée par des aciéries et des usines, couverte de poussière noire et de neige la plus grande partie de l’année. Peu d’étrangers y étaient installés et Kathy ne jouissait d’aucune communion fraternelle. Elle raconte : « J’ai vraiment souffert. La langue me paraissait inaccessible et il était difficile de se faire des amis car les Chinois étaient particulièrement timides avec les étrangers… »
A la fin de l’année elle commença à faire ses bagages pour rentrer aux États-Unis. Elle se demandait si elle avait bien entendu l’appel de Dieu. En Chine elle avait le sentiment d’être un poisson sans eau et de ne rien accomplir concrètement. Imaginez sa surprise lorsqu’une des jeunes filles de sa classe s’approcha d’elle et lui dit : « Je me suis convertie il y a 4 mois, grâce à vous. » Kathy n’en revenait pas. En fait 7 élèves sur les 15 de sa classe avouèrent qu’elles étaient chrétiennes depuis quelques mois.
– « Pourquoi » demanda-t-elle, très étonnée ?
– « Parce que vous nous aimez, répondit la jeune fille. On peut le sentir, malgré la barrière de la langue. Vous devez beaucoup nous aimer pour avoir quitté votre pays et venir habiter dans un endroit aussi triste. »
Ce n’était pas tout. Le père de la jeune fille était le maire, et il n’était guère connu pour son intégrité et son honnêteté. Le changement qu’il constata chez sa fille l’impressionna tellement qu’il se convertit aussi, bien que secrètement. Lorsque le frère de Kathy vint la chercher en avion … il fut très impressionné. Il dit à sa sœur :
– « Je gagne beaucoup d’argent et j’ai une grande influence mais c’est toi qui as fait un vrai travail pour Dieu. »
– « Je n’ai fait qu’obéir » répliqua-t-elle.
Kathy avait 4 frères, tous médecins ou avocats, qui avaient bien réussi dans la vie. Elle en avait éprouvé un complexe d’infériorité car sa carrière à elle lui semblait insignifiante. Mais elle bâtissait le Royaume d’une façon qu’ils finirent par l’envier.
Extrait de « Charnières invisibles du Royaume : le ministère caché des femmes », Ronald Boyd-MacMillan, P.O./L.L.B., 2006.
