Bonnes résolutions ou responsabilités ?

Homme écrivant sur un livre

Ça y est, la nouvelle année est là. Et avec elle, son lot habituel de bonnes résolutions prises par des millions de personnes. Et même si avec l’âge, c’est de moins en moins vrai, je ne déroge pas à la règle. Chaque année, c’est le même rituel, je souhaite bien évidemment le meilleur à mes proches. Et puis, un peu malgré moi, la nouvelle année, me pousse à fantasmer ma vie et à me lancer dans une liste de « bonnes résolutions ». Voici quelques exemples : Aller à la salle de sport tous les jours, lire au minimum un livre par mois, suivre un plan de lecture biblique en 1 an, apprendre l’espagnol (25% de l’église a l’espagnol en langue maternelle), faire 30 mn de musique par jour, voir plus ma famille, apprendre l’anglais, gérer mon temps, prendre le temps d’écrire, passer plus de temps avec mes amis, prendre le temps de faire des sorties photos … et encore, je ne vous dis pas tout !
A la fin de la liste, parfois je pouvais me demander s’il allait me rester du temps pour mes 8h de travail ou les responsabilités que j’avais déjà à l’église ou au niveau associatif. Oui, les limites n’ont jamais été mon fort. Et même, si pendant un certain temps j’étais capable de fournir l’effort nécessaire à tout ceci et plus (ça c’était avant), très vite je me retrouvais ballotée par la routine et les exigences de mon poste, par mes différentes responsabilités que j’avais toujours du mal à organiser ou cadrer (quitte à prendre celles des autres), par la pression de ma vie sociale qui me réclamait du temps … Le résultat était souvent le même, écrasée par une charge mentale trop forte pour moi, je glissais peu à peu dans un état dépressif qui me faisait culpabiliser et abandonner toutes mes résolutions d’un bloc. Je dois me rendre à l’évidence, toutes ses bonnes résolutions ne parlent pas de ma réalité, mais elles sont un voile d’illusions que je me construis pour me permettre, non pas de vivre ma vie mais de la rêver ou de la fuir. Non pas de faire un bilan réaliste et constructif, mais plutôt une liste de souhaits fantasmagoriques plus fous les uns que les autres.

Tout au long de l’année 2023, j’ai beaucoup pensé à la notion de responsabilité. Je vais vous faire une confession : j’ai un énorme défaut qui me pourrit la vie et celle de mes proches, je culpabilise beaucoup et en toutes circonstances. Je fais partie de ces gens qui pensent n’en faire jamais assez. C’est vrai dans mon travail, à l’église, pour ma famille et mes amis. Il en résulte plusieurs choses : j’identifie mal MES responsabilités et je me charge donc de responsabilités en plus ou à la place des miennes. Je me sens souvent débordée et fatiguée mentalement. Par peur et sentiment d’imposture, j’ai plusieurs fois refusé des promotions ou des responsabilités qui pourtant étaient faites pour moi. De fait, en agissant ainsi, je ne prouve pas la souveraineté de DIEU dans ma vie, mais je laisse plutôt mes peurs et inquiétudes prendre le dessus sur mes pensées et mes actes. 

La fin d’année 2023 peut être pour chacun de nous un séisme douloureux à bien des égards, mais elle peut aussi nous être bénéfique en nous faisant réfléchir sur cette notion de responsabilité, collective et individuelle. 

A l’image de la reconstruction du temple dans Néhémie 4, je prie que nous soyons tous trouver ensemble, la truelle d’une main, l’épée de l’autre, à travailler devant notre maison. Que Dieu, nous montre individuellement quelle est notre place au sein de l’église. Et que nous puissions agir ensemble, guider non par nos peurs, ou ce qu’individuellement nous pensons être juste, mais par la souveraineté de Dieu.