Septembre 2012 - À cause du grand amour dont il nous a aimés…

« Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur » Rm 12.11.

Dans le livre de l’Apocalypse, Jésus reproche à l’église de Laodicée sa tiédeur, et lui commande de se repentir et d’avoir du zèle (Ap 3.15-16, 19). On pourrait parler du zèle – ou éventuellement de son manque – au milieu de nous, mais ce qui importe le plus, c’est ce qui motivera ce zèle à servir le Seigneur.

Ainsi, dans le même livre de l’Apocalypse, Jésus, s’adressant à l’église d’Éphèse, met en avant ce qui peut être compris comme du zèle à servir Dieu : « je connais tes œuvres, ton travail, ta persévérance » (et le discernement de cette église ainsi que la souffrance qu’elle a endurée). Quel pédigrée ! Et pourtant, Jésus lui fait un reproche : « tu as abandonné ton premier amour » ! Est-il possible d’être fidèle, engagé dans le service de Dieu et pourtant de le faire sans amour, sans passion, sans ferveur ? Il semble bien que oui !

Et ce qui compte le plus pour Dieu, c’est l’amour. « Maître, quel est le plus grand commandement ? Jésus lui répondit : tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement » (Mt 22.36-38). Et s’il nous est demandé – et donné – d’aimer Dieu, c’est parce que lui-même nous a aimés le premier (1Jn 4.19). Et si Dieu a voulu dépasser le jugement que nous méritions pour nous faire grâce et nous accorder un salut que nous ne méritions pas, ce qui lui a tant coûté, c’est parce qu’il nous a aimés, non d’un petit amour rabougri, mais d’un amour immense, ardent et passionné : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne meure pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16). « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) (Ep 2.4).

Et parce que Dieu nous aime d’un amour ardent, il nous demande à notre tour de nous aimer d’un tel amour : « aimez-vous ardemment les uns les autres… Avant tout, ayez les uns pour les autres un ardent amour » (1 Pi 1.22, 4.8).

Si nous aimons Dieu, notre prochain, et nous aimons les uns les autres d’un amour ardent, alors notre service pour Dieu ne sera pas routinier, fait « par devoir ». Si la passion nous anime, elle réveillera en nous un zèle qui produira un service qui plaît à Dieu, car motivé par un amour fervent. Et cet amour nous conduira à nous décentrer de nous-même pour nous préoccuper – et nous occuper – des affaires du Père (Lc 2.49). Il nous conduira aussi à nous rendre serviteurs les uns des autres (Gl 5.13). Il nous conduira enfin à consentir aux sacrifices que parfois le service de Dieu nous amène à devoir faire.

Ainsi, à la veille de cette rentrée, une invitation nous est faite, celle de nous placer devant Dieu et de le laisser sonder nos cœurs et nous montrer quel est leur état, afin que nous puissions savoir où nous en sommes dans notre relation avec lui et nos frères et sœurs en Christ. Donnons au Seigneur la possibilité de réveiller en nous l’amour si celui-ci s’est refroidi, afin de nous rendre « fervents d’esprit », animés d’un zèle à servir le Seigneur et nous servir les uns les autres qui soit motivé par l’amour.

P.B.