Mai 2012 - La vie n’est pas juste

« La vie n’est pas juste », quand je pense à cette phrase, je vois immédiatement une vieille professeure de mon collège avec sa carrure imposante (pour le dire gentiment) que tous les élèves craignaient à cause de son caractère hyper strict et son accent écossais très brut et menaçant. Quand elle nous demandait de faire certaines choses que nous estimions injustes, elle nous répondait toujours « mais la vie n’est pas juste ! ». Je n’ai jamais aimé, ni compris cette réponse, qui est selon moi une non-réponse, du fait qu’elle ne justifie absolument rien, même si cela peut être une triste réalité du monde dans lequel nous sommes. Bref cette réponse finalement énerve plus qu’autre chose…

J’ai toujours détesté l’injustice comme beaucoup d’autres je pense, et j’admire tous ceux qui se lèvent pour réclamer la justice selon les principes du Royaume de Dieu. Dieu lui même est le premier à détester l’injustice « La balance fausse est en horreur à l’Eternel, mais le poids juste lui est agréable » (Pr 11, 1)

Sans trop chercher une interprétation bizarre, quand je vois cette image de la balance (ci-dessus), symbole de la justice, je vois aussi la croix au milieu. C’est exactement une croix qu’il faut pour tenir cette balance droite et bien équilibrée, d’autres formes ne feront pas l’affaire si bien et si simplement. Cela me rappelle le Dieu saint, droit et juste de la Bible qui déteste l’injustice et le mal dans ce monde sous toutes ses formes. C’est à cause de sa nature juste et sainte qu’il a envoyé son fils unique pour porter l’injustice, et qui par la suite rétablit sa justice « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait pour nous péché, afin qu’en lui nus devenions justice de Dieu. » II Cr 5, 21 (cf. Is 42, 1-4)

D’autres qui ont cherché cette justice de Dieu et que j’admire aussi, sont ceux qui ont mis en place le « Défi Michée »¹, qui nous a été présenté auparavant par Alison Heal, et inspiré par le texte du prophète Michée (6, 8) « Et ce que l'Eternel demande de toi, C'est que tu pratiques la justice, Que tu aimes la miséricorde, Et que tu marches humblement avec ton Dieu ». Nous avons justement pris ce verset comme résolution en début d’année au sein de notre communauté, avec l’encouragement de Christian Berbié. Ce verset nous lance un juste défi pour une action au quotidien.

N’oublions pas bien sûr les grandes figures de la lutte contre les injustices sociales comme l’anti esclavagiste William Wilberforce, William et Catherine Booth fondateur de l’armée du salut, Martin Luther King, Mère Teresa et tant d’autres, des chrétiens comme toi et moi qui aujourd’hui encore sont les témoins fidèles de l’amour de Dieu, agissant pour plus de justice dans ce monde. Le travail en Afrique par les missionnaires chrétiens, comme dans d’autres pays, est reconnu même par certains athées comme participant à un réel progrès social. Dans un article très intéressant qui s’intitule « En tant qu’athée, je crois sincèrement que l’Afrique a besoin de Dieu » avec ce sous-titre évocateur « Les missionnaires, et non pas l’aide financière sont la solution pour les problèmes majeurs en Afriques »², deux athées très connus reconnaissent ouvertement les attributs positifs des œuvres chrétiennes et en même temps les manquements de l’aide sociale dans leurs propres mouvements non chrétiens.

En tant que chrétiens nous devons éviter deux écueils, le fatalisme «  de toute façon ça changera rien » et les idéologies utopiques prônant des lendemains qui chantent ou les vertus révolutionnaires. Seul le royaume de Dieu établi définitivement après le retour de Jésus démontrera la justice parfaite de Dieu. Mais en attendant son retour, nous ne sommes pas en pilotage automatique, nous devons nous mettre au travail pour incarner cette justice et dire en même temps « Que ton règne vienne ! ». Je vous laisse avec ces quelques encouragements pour faire bouger ce monde, et ainsi faire reculer l’injustice par la puissance de l’évangile !

Pr 8 v20 « Je marche dans le chemin de la justice, Au milieu des sentiers de la droiture »

Am 5 v24 « Mais que le droit jaillisse comme un cours d'eau, et la justice comme un torrent qui n'arrête jamais de couler »

H. J.

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