Novembre 2014 - En paroles et en actes

La vie chrétienne est un long fleuve... pas tranquille! Jésus envoie ses disciples avec ce mot d'ordre « allez! ». Cette injonction provoque souvent des sentiments mitigés chez beaucoup de chrétiens. Certains foncent, d’autres ne se sentent pas prêts.

La vie chrétienne est un parcours avec Dieu dont nous ne connaissons pas toutes les étapes, mais ce chemin est un chemin de grâce où nous sommes portés par l’amour du Seigneur. Jésus est venu pour nous libérer de nos fardeaux « mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger... venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerais du repos » (Mt 11, 3.28). Il ne s’agit pas d’accomplir les 12 travaux d’Hercule mais de vivre simplement notre foi au quotidien sans pression sur les épaules puisque c’est Jésus qui nous porte. Un principe fondamental de la vie chrétienne est d’avoir une relation personnelle et suivie avec Jésus, ce que la Bible appelle la foi. En effet, sans sa présence invisible et permanente, sans son conseil, comment marcher, avancer sans se mettre ou se remettre un fardeau que nous n'avons pas à porter ? Si je n’ai pas le carburant indispensable de la présence du Seigneur en laissant grande ouverte la porte de mon cœur pour garder le cap de ma vie, le tourbillon de ce monde tel un flot impétueux m’emportera surement dans une mauvaise direction.

Rien à prouver, juste vivre en accord avec celui qui est mon Seigneur. La Bonne nouvelle de la grâce nous libère de la mort et du péché et nous place devant notre responsabilité d'ouvrir notre cœur à une transformation radicale plutôt qu'au défi d'accomplir une liste de choses, toutes plus exigeantes les unes que les autres. On se pose souvent des questions qui peuvent être légitimes mais aussi parfois paralysantes : Est-ce que je suis assez bien pour faire ceci ou cela ? Faut-il que je me perfectionne un peu plus avant de pouvoir faire une œuvre digne du Seigneur ? Le résultat de ce questionnement inutile est qu'on finit par regarder les autres qui font des choses qui nous semblent impossibles à faire. Évidemment puisque ce n’est pas ce que le Seigneur nous demande. Avec ce type de pensées, on peut finir par se retrouver au bord de la route comme une voiture en parfait état de marche, avec son plein d'essence, la clé sur le contact à regarder les autres rouler.

Témoigner en étant vrai, c'est simple... mais il faut le faire. On ne peut dire « je suis chrétien » sans le montrer. Etre et faire, que notre parole soit en accord avec nos actes. Ce que j’ai retenu de mon chemin avec Jésus, c’est que des actes simples d’amour en accord avec ma foi peuvent produire de grands effets. La personne que nous aidons comme dans la parabole du bon samaritain, va s’en souvenir et elle sera surement prête à écouter les paroles d’un cœur rempli d’amour après avoir vu la démonstration d’une vie changée par Dieu. En Jean 8, 12, il est écrit que nous sommes « la lumière du monde ». C’est la lumière qui révèle le contraste des couleurs et qui souligne les reliefs. Comme une bonne lumière est essentielle pour une bonne photo, la lumière de christ rendue visible par nos actes peut se révéler un atout pour témoigner de la vérité de Jésus.

Quel est le regard que nous portons sur nos vies, est il positif ou négatif ? Le diable veut nous faire croire par ses comparaisons malsaines que nous n'avons pas les qualités requises ou les dons nécessaires. Or nous avons souvent bien plus que nous le pensons, nous avons surtout l’essentiel « Christ en nous, l'espérance de la gloire » (Cl 1, 27). Notre vue a besoin d’être ajustée par celle du Seigneur. Nous avons la voiture, le plein, la clé sur le contact, il reste à démarrer et à se lancer dans l’action avec le Seigneur. Si nous ne démarrons pas, nous risquons de rester à l’état de potentiel comme dans la parabole de l’intendant qui ne fait pas fructifier les biens que lui a confiés son maitre (Mt 25, 14ss). Si je ne me sens pas capable de parler, je peux agir simplement.

De nos jours la société nous abreuve d’informations, de programmes, de promesses en tous genres. Ce qui intéresse mes contemporains, ce ne sont pas les beaux discours mais les actes. Une vie en parole et en actes, c’est-à-dire une obéissance quotidienne à la parole de Dieu. Comme les deux jambes sont nécessaires pour marcher, la connaissance de la parole et sa mise en pratique sont toutes les 2 nécessaires pour porter le flambeau de l’évangile autour de nous « recherchez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous les hommes » (1 Ths 5,15). Faire le bien est le premier des témoignages que nous pouvons tous porter, sans se prendre la tête. Nous pouvons le faire seul et aussi ensemble. On pense souvent que faire le bien consiste uniquement à s’occuper des pauvres, c'est très réducteur. Faire le bien, c’est principalement se préoccuper de son prochain, qu'il soit riche ou pauvre, pour lui donner « un coup de main », quelle que soit sa situation.

Une idée pour se mettre en marche : quand je vois un besoin, je propose mon aide. Il y a tant de choses que nous pouvons faire qui peuvent nous ouvrir les portes des cœurs de façon inattendue : pousser une voiture qui ne démarre pas, porter un colis, aider une personne âgée à traverser, préparer un repas, faire les courses, proposer de l’aide à un voisin etc... La liste est longue (pas celle des exigences légalistes) ; à nous de voir et d’acquérir cet état d’esprit qui considère toute personne comme son prochain, un prochain à aimer en paroles et en actes. Alors mettons-nous en marche ! Qu'est-ce que nous risquons, un refus ? Je vous rassure c’est rare. Osons sortir du confort de nos vies, changeons nos habitudes et allons vers l’autre pour porter la lumière du Royaume de Dieu, « Allez ! ».

D.C.