Octobre 2015 _ «Marchons d'un même pas

Octobre 2015 _ «Marchons d'un même pas » (Ph 3,16)

« Ayez du zèle, et non de la paresse, Soyez fervents d'esprit, servez le Seigneur » (Ro 12,11)

Qu’est-ce qui fait que , tous ensemble, nous sommes « La Chapelle » ? Et pourquoi ? Qui sommes-nous, à quoi sommes-nous appelés ?

Pour répondre à ces questions, commençons tout d'abord à rappeler quelques vérités essentielles : Dieu nous a libérés d'une condition mortelle et nous a donné une vie éternelle, en pardonnant nos fautes et en nous communiquant la vie de résurrection de son Fils Jésus-Christ. Nous n'en avons à l'heure actuelle qu'un avant-goût, sachant que la plénitude nous sera accordée lors de la résurrection, dans un univers totalement transformé, exempt de tout mal et de toute souffrance.

Tout en ayant déjà la vie éternelle et en étant déjà adoptés comme fils et filles de Dieu, nous demeurons pourtant toujours sur Terre, au lieu d'être déjà avec le Seigneur. Pourquoi donc ? Pourquoi le Seigneur nous laisse-t-il sur Terre, pour y faire quoi ? Ce serait tellement bien si, dès qu'on se convertissait à Jésus-Christ, on était enlevé comme Élie pour nous retrouver dans un état de félicité en compagnie de tous ceux qui nous ont précédés dans la foi. Être avec le Seigneur en attendant la résurrection dans la présence de Dieu, loin du bruit et de la fureur de ce monde, l’apôtre Paul a écrit que c'est « de loin le meilleur » (Phi 1,23).

Alors, pourquoi restons-nous dans ce monde fou dans lequel se côtoient le paradis et l'enfer, le bien et le mal, l'amour et la haine, le bonheur et l'affliction, la prospérité et la pauvreté... ? Pourquoi, alors que la vie éternelle nous est accordée, devons-nous encore subir les petits et les grands soucis de la vie, la peine, la souffrance, la maladie, pour certains la persécution, et finalement passer par la mort physique ? Une grande partie de la réponse tient en cette phrase de Jésus adressée à ses disciples avant son ascension : « vous serez mes témoins » (Ac 1,8), Or, comment témoigner de l'évangile de Jésus-Christ s'il n'y a plus personne pour le faire ? Ceux que Dieu a adoptés comme ses enfants doivent rester dans le monde, bien qu'ils ne soient plus de ce monde, pour rendre témoignage de cet amour que le Seigneur a manifesté envers eux, et pour y annoncer la Bonne nouvelle de la vie éternelle en Jésus-Christ, afin que ceux qui croiront ne meurent pas mais vivent par le Fils de Dieu,

Revenons aux questions du début. La réponse à celles-ci est : Dieu nous a appelés à la vie éternelle, il nous a rassemblés à « La Chapelle » , communauté spirituelle, église de Jésus-Christ, afin que nous soyons ses témoins dans la région toulousaine. Le Seigneur nous a donc confié la mission d'être ses témoins, de façon individuelle, mais aussi de façon collective, communautaire, c'est-à-dire ensemble (tous ensemble) en église. Il s'agit d'être témoins par l'annonce de l'évangile et par notre façon d'être, notre façon de nous comporter à l'égard des autres, mais aussi dans l'église les uns avec les autres. Car notre vie communautaire, si elle est vécue selon Dieu, possède une grande puissance de témoignage et d'évangélisation auprès de ceux qui sont encore ignorants de l'amour de Dieu.

Pour le bon accomplissement de cette mission de témoins, plusieurs ingrédients sont nécessaires. La métaphore de l'armure, utilisée par Paul dans l'épître aux Éphésiens, nous parle de la foi (bouclier), de la nécessité d'une bonne doctrine (Parole de Dieu/épée de l'Esprit) pour bien comprendre quelle est la nature de Dieu, les buts qu'il poursuit, le salut qu'il nous a offert, etc. Cette métaphore nous invite aussi à mettre à nos pieds pour chaussures « le zèle que donne l'évangile de paix » (Ep 6.15).

Il s'agit bien là d'un ingrédient essentiel. Ce zèle, cette ferveur, seront à même de nous conduire à la consécration, à accepter tous les sacrifices et renoncements auxquels tout vrai disciple de Jésus est appelé. « Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive », Mt 16.24 (Ma 16.24-25/Lu 14.26-27). Car Dieu nous appelle à l'aimer « de tout notre cœur » (Mt 22.37).

Il nous appartient de nous poser la question de notre zèle pour Dieu : l'évangile de paix nous donne-t-il oui ou non ce zèle ? Servons-nous le Seigneur avec ferveur ou sommes-nous tièdes et paresseux ? Dans quelle mesure nous laissons-nous influencer et anesthésier par la société de consommation et de divertissement dans laquelle nous vivons ? Pour répondre à ces questions, gardons-nous de pointer du doigt nos frères et sœurs dans la foi, oubliant ainsi d'enlever la poutre de notre œil en voulant ôter la paille qui est dans l’œil de l'autre. A chacun de nous de nous présenter devant Dieu afin qu'il nous conduise à sonder nos cœurs, nous éclairant ainsi sur les domaines où nous manquons de zèle, et que l'Esprit de Dieu puisse changer nos cœurs pour nous amener à une consécration animés d'une ferveur à la hauteur de l'amour que le Seigneur a manifesté à notre égard. Car son amour, qui l'a conduit à envoyer son Fils pour nous sauver, est un amour ardent. Quant à Jésus, c'est bien avec le plus grand zèle qu'il a accompli la mission pour laquelle il a été envoyé.

Voulons-nous nous consacrer à Dieu d'une manière digne de son amour ? Approchons-nous de Dieu, et il s'approchera de nous (Ja 4,8), car Dieu donne ce qu'il ordonne. Si nous le cherchons, il se laissera trouver, si nous frappons à sa porte, il ouvrira. Aspirons donc à ce que le Seigneur fasse une œuvre profonde dans notre cœur, car c'est par l'action glorieuse de l'Esprit de Dieu en nous que nous pourrons transcender toute forme de torpeur, d'inertie, de paresse et d'incrédulité. « Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent », Lu 11.13.