Mai 2024 - Les Eglises se fortifiaient dans la foi, et augmentaient en nombre de jour en jour, Ac 16.5
Le livre des Actes est structuré en six étapes décrivant l’accomplissement du mandat missionnaire confié par le Seigneur : « allez dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples… et enseignez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit » Mt 28.19-20, « vous serez mes témoins » à Jérusalem et jusqu’au bout du monde », Ac 1.8. Ces étapes sont toutes ponctuées par un constat sur la condition de l’Eglise à ces moments charnières, Ac 6.7 ; 9.31 ; 12.24 ; 16.5 ; 19.20 : l’Eglise est en mouvement, depuis son cadre juif à Jérusalem jusqu’à Rome, capitale du monde païen. Et cette Eglise ne cesse de grandir en maturité et en nombre.
Cette expansion triomphante est bien l’intention de Dieu pour son Eglise. Mais il y a une chose à souligner avant de poursuivre. Mt 28.20 se termine avec cette parole de Jésus : « je suis moi-même avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde », et pour le mandat d’Ac 1.8 Jésus dit : « le Saint-Esprit descendra sur vous : vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins ». Ac 2.47 précise : « le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés ». C’est Jésus lui-même qui agit par son Esprit au travers de ses disciples pour accomplir ses plans, selon ce qu’il avait annoncé : « je bâtirai mon Eglise », Mt 16.18. C’est donc lui le grand missionnaire. Et de ce fait, comme nous le montre le livre des Actes, il est normal que l’Eglise (et dans le concret toute église locale) ne cesse de grandir en maturité et en nombre de disciples.
Que se passerait-il si une église locale non seulement ne grandissait pas en nombre, mais allait même en diminuant ? Si l’on considère ce qui précède, la situation de cette église n’est pas normale. Quelle réaction ses membres et ceux/celles qui la dirigent pourraient adopter ? Être indifférents et continuer comme si de rien n’était ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, cette église poursuivra sur sa lancée et continuera à stagner ou à diminuer en nombre. Ou bien se poser des questions ? Comment se fait-il que nous ne grandissions pas en nombre ? Que faut-il changer dans notre vie d’église, nos prédications, notre enseignement, nos cultes dominicaux… ? Notre évangélisation est-elle adaptée ? On parle beaucoup de « l’église missionnelle », qui se caractérise par le fait d’être intentionnellementtournée vers l’extérieur, s’attendant à voir de nouvelles personnes venir au culte le dimanche matin. Elle se préoccupe autant de ceux qui sont déjà enfants de Dieu que de ceux qui ne le sont pas.
La question de l’attente est primordiale, elle témoigne de ce à quoi nous aspirons. L’auteur de ces lignes a eu plusieurs fois l’occasion d’assister à des cultes d’églises en pleine expansion. Toujours le même constat : des dirigeants qui s’attendent à ce que Dieu agisse concrètement, qui s’attendent à ce que de nouvelles personnes viennent, qui transmettent au peuple de Dieu cette « vision » d’une église en mouvement. Cette attente s’est plusieurs fois traduite par un appel direct et explicite à la conversion en fin de prédication, avant de prier pour les besoins des membres. Ces dirigeants ne regardent pas à leurs limites humaines mais placent leur confiance en Dieu pour pourvoir aux besoins engendrés par la croissance de leurs églises. Et pour eux cette croissance reste un des objectifs premiers. Croissance en maturité afin de former de vrais disciples de Jésus, mais aussi croissance en nombre. Tout est fait pour parvenir à cela.
Et si d’aventure il nous arrivait d’être concernés par ce problème de non-croissance, voire de diminution en nombre, que ferions-nous ? Quelle réaction serait la nôtre ? Indifférence ou remise en question ?
P.B.