Novembre 2015 - " Louez le Seigneur! "

" Louezle Seigneur !... Louez-le, soleil et lune...  étoiles scintillantes... Louez-le, océans et monstres marins ; et vous aussi, feu et grêle, neige et brouillard, vent de tempête, soumis à sa parole. Louez-le, montagnes et collines, arbres fruitiers, et tous les cèdres, animaux sauvages...Louez-le, rois de la terre et tous les peuples…" Ps 148

Oui !  Laissons nous inspirer par ce psaume, cet hymne qui exhorte tout ce qui est dans le ciel aussi bien que ce qui vit sur la terre à adorer l’Éternel, le Dieu majestueux et souverain qui met tout en œuvre pour son peuple. Il est nécessaire de nous rappeler que cette création dont nous faisons entièrement partie est l'objet de l'amour de Dieu. De fait nous sommes en phase ce mois-ci avec l'actualité car du 30 novembre au 11 décembre aura lieu à Paris la COP 21[i] sur le climat où 195 pays et l'Union Européenne participeront. Pour rappel, l'objectif de cette conférence est de trouver un accord global qui permettrait de limiter de 2 degrés le réchauffement de la planète d'ici la fin du siècle... Objectif ambitieux ? Tous les médias en parlent et ce n'est que le début.

J'ai été interpellée par le titre de l'encyclique du pape François sur l'écologie Laudato si ("Loué sois-tu")[ii] qui reprend en fait les premiers mots du cantique de St-François d'Assise écrit en 1225. Dans ce cantique, St-François d'Assise appelle le soleil et le vent ses frères et la lune et l'eau ses sœurs. Cela peut surprendre mais en y réfléchissant cela nous renvoie au récit de la création. Quant au Pape, il parle de la terre comme "notre maison commune" avec laquelle nous partageons l'existence. Il n'y a ici aucune divinisation de la terre comme dans le New-Age, juste une considération du monde créé, aimé et voulu de Dieu, ce monde dans lequel Dieu nous a placés et pour lequel il nous demande d'exercer une responsabilité de gérant, puisque selon le texte de Gn1.28 nous sommes en quelque sorte les jardiniers de Dieu. " Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui fourmillent sur la terre" (cf. le mandat culturel). Malheureusement, à cause du péché cette "domination" s'est muée en abus égoïste et en définitive en déresponsabilisation.

Pourtant, Jésus lui même nous invite à contempler (mais non pas à adorer) la création "regardez les oiseaux du ciel... regardez les lis des champs" (Mt 6, 26-30). Oui la terre est notre "maison commune", que l'on soit chrétien ou non, c'est le lieu dans lequel Dieu nous a placés et dans lequel nous chrétiens sommes appelés à témoigner de ce créateur merveilleux. Et dans cette solidarité commune il n'y a aucune raison que les chrétiens n'entrent pas en dialogue avec toutes celles et ceux qui sur cette terre ont pris conscience des enjeux planétaires concernant l'environnement et les évolutions climatiques et qui envisagent un autre avenir qu'une planète-poubelle. Nous sommes tous concernés "Car il fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons, il fait pleuvoir sur ceux qui lui sont fidèles comme sur ceux qui ne le sont pas." (Mt 5, 45)

Jamais l'homme n'a autant maltraité cette "maison commune", jamais il ne lui a fait autant de mal que depuis ces 2 derniers siècles[iii] au point que certains n'hésitent pas à qualifier l'homme de "terracide". A l'opposé, il y a le camp des climato-sceptiques (dont certains scientifiques chrétiens et théologiens évangéliques) qui contestent la théorie selon laquelle le réchauffement climatique aurait pour seule cause l'activité humaine. Quoi qu'il en soit, sans entrer dans cette polémique, une chose est sûre, les Écritures affirment que "... la création entière gémit et souffre comme une femme qui accouche" (Rm 8, 22). Mais pas seulement depuis la révolution industrielle du XIX siècle (d'où la comparaison avec les douleurs de l'enfantement) : elle souffre depuis que l'homme a décidé de désobéir à son créateur en le défiant et en établissant ses propres lois de gestion créationnelle. De fait, le débat ne se situe pas simplement sur le plan des études scientifiques du climat mais sur celui de la responsabilité morale de l'homme dans sa gestion du bien commun qu'est la création. 

Cette terre nous a été confiée par notre Dieu pour que tous les hommes puissent y vivre décemment. Nos pays développés doivent comprendre que pour vivre pleinement nous n'avons pas besoin de nous goinfrer ni de gaspiller autant que nous le faisons, nous pouvons vivre intensément avec peu. Ceci étant, les croyants ont l'espérance qu'au temps dernier, au retour de Jésus Christ, il y aura un "renouvellement" de l'univers (Mt 19, 28), littéralement une "nouvelle naissance" pour cette création (même terme employé pour la nouvelle naissance des êtres humains) et c'est parce que la création a tout comme les hommes une espérance que les chrétiens la respectent. Aussi dans cette solidarité avec la création nous voulons témoigner des valeurs évangéliques pour une gestion responsable devant Dieu de ce que lui même nous a confié.[iv] 

Et le premier acte d'espérance envers la création que nous pouvons faire est de louer le Seigneur pour ce monde qu'il a voulu, comme nous exhorte ce Psaume 148.

R.R.



[i] La COP, abréviation de Conférence des Parties (les États signataires de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée en 1992), est une conférence supranationale sur l’environnement, ou plus précisément sur les changements climatiques.

[ii] La FPF est aussi impliquée, elle a publié un livre aux Editions Olivetan "Terre créée, terre abîmée, terre promise, Écologie et théologie en dialogue", Juin 2015. Voir aussi la Déclaration de la Conférence des responsables de Culte en France sur la crise climatique sur le site de la FPF : www.protestants.org

[iii] Cf. Hubert Reeves, Mal de terre, Seuil, 2005

[iv] Pour aller plus loin voir le livre, La fin d’un monde : quel avenir pour l’homme et son environnement ?, Collectif, Farel et GBU, 2012.

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